L'entrée en vigueur de la loi de sécurité nationale génère des réactions géopolitiques en cascade. A son tour, les 27 Etats de l'Union européenne ont adopté mardi soir des mesures à l'encontre de l'ancienne colonie britannique.
Après les Etats-Unis qui ont mis fin au statut commercial préférentiel et à leur traité d'extradition avec Hong Kong, puis le Royaume-Uni qui a assoupli sa politique migratoire pour accueillir les habitants de son ancienne colonie, c'est l'Union européenne (UE) qui adopte des sanctions contre Hong Kong.
Bruxelles va limiter les exportations technologiques vers Hong Kong, au motif qu'elles pourraient être utilisées à des fins de répression ou de surveillance. La mesure et un certain nombre de dispositions pour soutenir la population de Hong Kong ont été formellement adoptées mardi soir par les Etats membres, ont précisé à l'AFP des sources diplomatiques.
Mercredi, Pékin a condamné ces mesures qui « violent les normes fondamentales du droit international », a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.
Hong Kong traitée comme la Chine continentale
Le 13 juillet, lors d'une réunion à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères des 27 Etats membres sont convenu de sanctions, dont des restrictions commerciales et une révision des accords de visa avec le territoire. Cette décision sera la première réaction concrète du bloc à la répression des autorités chinoises à Hong Kong.
Ces mesures interviennent en représailles de l'entrée en vigueur d'une loi de sécurité nationale draconienne à Hong Kong. Le document des ministres des affaires étrangères des Etats membres précise que le bloc « examinera plus attentivement et limitera les exportations d'équipements et de technologies sensibles destinés à être utilisés à Hong Kong, en particulier lorsqu'il existe des raisons de suspecter une utilisation indésirable liée à la répression interne, à l'interception de communications internes ou à la cybersurveillance ».
Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a déclaré que ces mesures doivent « avoir un impact sur les exportations d'armes, y compris celles à double usage, civil et militaire. Nous considérons logique de traiter Hong Kong de la même manière que la Chine continentale » qui est déjà frappée par ce genre de mesures.
Cette sanction commerciale est accompagnée d'un volet de mesures visant à soutenir la population du territoire, au travers d'un octroi de visa facilité, de bourses d'études et d'échanges d'universitaires.
L'entrée en vigueur de la loi de sécurité nationale a définitivement dégradé le fragile équilibre diplomatique dont Hong Kong jouissait jusqu'à présent. Mardi également, la Nouvelle-Zélande a annoncé révoquer unilatéralement le traité d'extradition qu'elle avait conclu avec la région administrative spéciale.
La Chine a répliqué le même jour en suspendant, au nom de Hong Kong, ces mêmes accords avec l'Australie, le Canada et le Royaume-Uni. Le calendrier politique local est également bouleversé : selon le « Hong Kong Economic Times », l'exécutif songerait à repousser les élections législatives de septembre, alors qu' un rebond épidémique affecte la métropole.
Article publié dans Les Échos, en web.
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