Orbis Pictus s’emparera ce week-end du Palais du Tau.

Le co-directeur du festival Orbis Pictus, David Girondin-Moab, nous plonge dans l’antre de créations en tous genres, le Jardin Parallèle. Ici, des artistes s’affairent depuis la semaine dernière pour préparer la 9ème édition de ces spectacles de marionnette contemporaine, qui se déroulera les 25, 26 et 27 mai auPalais du Tau.
1 - ORIGINE DU NOM
Orbis Pictus est le nom du premier manuel encyclopédique imagé, publié au XVIIe siècle. Cette expression a été employée par la compagnie de marionnettistes rémois pour qualifier la diversité de leur art et réaliser une encyclopédie de la marionnette vivante.
2 - SPECTACLES
Les animations dureront chacune entre 10 et 15 minutes et le public pourra déambuler librement dans les salles. Celles-ci ont été spécialement inventées pour le Palais du Tau, afin de « jouer avec le patrimoine rémois. » Deux types de spectateurs sont attendus : ceux qui viendront pour le festival de marionnettes et qui (re)visiteront le Palais, et inversement ceux qui visiteront le Palais qui seront happés par le festival.
3 - ARTISTES ET FORMATION
Le Jardin parallèle fait partie des 8 compagnies missionnées pour le compagnonnage, et accueille donc à ce titre de jeunes professionnels et volontaires en service civique : « un véritable tremplin vers l’emploi », d’autant que la plupart ont la possibilité d’être embauchés sur place. Seule l’équipe dirigeante et administrative est salariée et est amenée à encadrer les artistes en herbe.
4 - RESSOURCES
Le Jardin parallèle est essentiellement financé par des subventions publiques (ville de Reims, la Direction régionale des affaires culturelles, le Département et la Région) et par quelques cachets ou une portion de la billetterie.
5 - ÉVOLUTION
Le constat est indéniable, selon M. Girondin-Moab : la profession de marionnettiste a énormément évolué. « C’est un genre qui, en 20 à 30 ans, est passé d’un art ancré dans la tradition à un art très contemporain. » Le « marionnetisme » s’est ouvert à de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques de manipulations et de nouvelles échelles. Parfois, les compagnies font appel à des systèmes de téléguidage des éléments du spectacle, en complément des traditionnelles “prises directes” (main dans l’objet à mouvoir) ou en “croisillons” (croix de bois où sont rassemblés les fils). Une répétition générale, ce jeudi soir, permettra de vérifier au millimètre que tout est prêt pour ce week-end. L’ensemble de l’événement est tout public, bien que certains spectacles soient plus adap-
tés aux enfants et/ou aux adultes (se référer au programme).
3 questions à David Girondin-Moab, Co-directeur du Jardin
L'Union : Qu’est-ce que le Jardin Parallèle ?
David Girondin-Moab : C’est un lieu confidentiel, ce n’est pas un lieu de diffusion mais de création. Nous n’avons pas pour mission d’organiser ici des spectacles, bien que nous tenions parfois des ateliers des stages et des rencontres expérimentales. C’est une chaîne de production
“marionnettique” : nous fabriquons des mannequins, des marionnettes et des masques. C’est d’ailleurs toute la particularité de notre art, nous fabriquons nos acteurs.
U : Comment est né ce festival ?
DGM : Il est né d’une rencontre avec Thierry Dumanoir, ancien administrateur du Palais du Tau, qui avait envie de créer un pont avec le spectacle vivant. C’est en effet un art qui a la capacité de s’installer dans des endroits insolites.
U : Aujourd’hui, la marionnette traditionnelle est-elle morte ?
DGM :Non, elle est complètement régénérée et incorporée à la marionnette d’aujourd’hui, notamment parce qu’elle est pratiquée par de jeunes marionnettistes.
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