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Plan de relance européen : Mark Rutte, homme-clé de la négociation

Updated: Mar 24, 2024

Connu à Bruxelles comme le meneur officieux des « quatre frugaux », le Premier ministre néerlandais pourrait freiner les négociations du plan de relance. Souplesse et résistance sont les maîtres mots de celui que l'on surnomme « Mister Silicone ».


Seul maître à bord. Mark Rutte, privé de son allié britannique, s'impose depuis le Brexit comme le représentant des pays du Nord, opposés à la poursuite de l'intégration européenne. Lors des négociations du budget européen , il devient le porte-parole officieux des « quatre frugaux » (les Pays-Bas, l'Autriche, le Danemark et la Suède). Prônant la rigueur budgétaire, le Premier ministre néerlandais est fermement opposé au plan de relance européen . A Bruxelles, Mark Rutte est connu pour taper du poing sur la table.


« Mister Silicone »

Au niveau national, il est tout l'inverse. Il y cultive sa culture du compromis en formant des gouvernements de coalition dans un paysage politique fragmenté. Cette philosophie lui vaut le surnom de « Mister Silicone » -- tout comme le dérivé de plastique, l'homme politique est souple mais résistant.

Au pouvoir depuis près d'une décennie, le leader libéral de cinquante-trois ans a abandonné ses rêves de pianiste pour devenir directeur des ressources humaines. Il monte les échelons au sein du parti libéral conservateur VVD en parallèle, et en devient le chef en 2006, avant d'être élu Premier ministre en 2010. Au pouvoir, il est parfois accusé de siphonner les voix de l'extrême droite, notamment au travers d'une politique migratoire très stricte, et il n'hésite pas à baisser les salaires des infirmières et enseignants. Cependant, sa bonne gestion de la crise sanitaire, notamment grâce à son « confinement intelligent », lui permet d'être en tête des sondages, alors que la campagne pour les prochaines élections se profile déjà.


Modestie, franc-parler et valeurs

Célibataire endurci, Mark Rutte applique à lui-même les principes d'austérité qu'il espère imposer à l'Europe : il habite encore l'appartement qu'il a acheté après ses études, passe des appels depuis son vieux Nokia à touches et conduit une Saab d'occasion lorsqu'il ne se déplace pas à vélo. Ses valeurs traditionnelles transpirent sur sa personnalité joviale et sérieuse. Sur le plan international, son franc-parler détonne : en 2018, à Washington, lorsque Donald Trump affirmait que l'absence d'accord commercial avec l'UE serait « positif », Mark Rutte rétorquait : « Non, ce ne serait pas positif du tout ». Il met un point d'honneur à arriver à vélo lors de ses rencontres avec des dirigeants étrangers.


Article publié dans Les Échos, en print et web.

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