La famille d'Alexandre Counis, correspondant des « Echos » au Royaume-Uni, est actuellement en France pour ses vacances. Comme des milliers d'expatriés, la quarantaine imposée aux Français à leur arrivée sur le sol britannique complique son retour à Londres.
Alexandre Counis, correspondant des « Echos » à Londres, est concerné au premier chef par les mesures de quarantaine décidées, vendredi, par le Royaume-Uni à l'encontre des voyageurs en provenance de la France. Le journaliste, sa femme et ses enfants sont actuellement en vacances dans la région parisienne. Comme des milliers d'expatriés, cette mesure vient contrarier ses projets de retour à Londres.
L'annonce de la quarantaine, intervenue tard jeudi soir, est tombée comme un couperet. « Ma première réaction a été la colère », confie-t-il, même s'il dit comprendre et soutenir la mesure sanitaire qui l'affecte. « Tout ce qui limite notre liberté de mouvement entre les deux pays est toujours une mauvaise nouvelle ». La notification qui a fait vibrer l'écran de son téléphone n'est pas sans conséquences. Il comptait rentrer au Royaume-Uni le 24 août mais les jours de quarantaine feront manquer la rentrée scolaire à ses enfants, inscrits dans différentes écoles françaises de la capitale.
Longs formulaires
Alexandre Counis s'est alors posé la question de savoir s'il devait écourter ses vacances. Mais après le long confinement vécu au printemps dans sa maison du quartier de Kentish Town, au nord-ouest de Londres, il refuse de sacrifier des moments précieux avec les siens. « J'ai envie de vivre mes vacances pleinement, je n'ai pas vu mes parents depuis Noël. » Il se refuse aussi de changer ses billets d'Eurotunnel à la dernière minute : « C'est trop proche de l'échéance pour changer nos plans ». A Calais, il devra cependant remplir de longs formulaires pour s'engager à se mettre en quarantaine, communiquer l'horaire de son train, l'adresse où il sera à l'isolement et un contact d'urgence.
Ce n'est pas un drame.
La décision est donc prise. Les Counis traverseront la Manche à la date prévue initialement prévue. Pour le plus grand bonheur des enfants : son fils de 10 ans a bondi au plafond à l'annonce de la quarantaine ! Quant à l'école, justement, le père de famille s'est fait une raison : après trois mois d'enseignement à distance et bien que la rentrée soit un jour important, « ce n'est pas un drame » de rater quelques jours. Il espère simplement que les écoles françaises s'adapteront, en décalant peut-être le début des cours, puisque leurs effectifs devraient être réduits début septembre. Dans son entourage, Alexandre Counis dénombre une seule famille qui finira ses vacances plus tôt que prévu. Cinq autres seront encore en quarantaine au moment où les établissements scolaires rouvriront leurs portes.
Amende de 1.000 livres
La famille londonienne d'adoption s'isolera donc pendant deux semaines, sans quoi elle risquerait une amende de 1.000 livres. Elle compte sur ses voisins et les services des livreurs à domicile pour remplir le réfrigérateur et acheter les derniers stylos et cahiers d'écolier. Quant à revenir en France le temps d'un week-end, ce n'est pas pour tout de suite. Paris a déjà annoncé vouloir mettre en place une mesure de réciprocité pour les voyageurs en provenance du Royaume-Uni.
Article publié dans Les Échos, en web.
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