Le gouvernement allemand a décidé mardi de prolonger son dispositif d'aide économique pour le Covid-19. Il comprend une extension du chômage partiel, ainsi que des aides aux petites et moyennes entreprises, destinées à faire face aux conséquences économiques de l'épidémie.
Un défi économique. Avec une vitesse de propagation du coronavirus qui s'accélère, et un taux de chômage en hausse, l'Allemagne est contrainte de rallonger ses mesures d'aide. Après une contraction inédite de 9,7 % au deuxième trimestre, il s'agit de limiter rapidement et durablement les conséquences économiques de la pandémie. Le dispositif de chômage partiel, ainsi que les aides aux petites et moyennes entreprises vont donc être prolongées. Le coût global est estimé à 10 milliards d'euros.
Les partis de la coalition d'Angela Merkel, la CDU-CSU (conservateurs) et le SPD (sociaux-démocrates), ont adopté une proposition d'extension d'un an du programme de chômage partiel, ont annoncé ce mardi les chefs de partis. Les entreprises pouvaient jusqu'ici bénéficier de ce dispositif durant douze mois. Il sera désormais applicable pendant 24 mois pour les entreprises ayant fait la demande d'ici fin 2020.
Le gouvernement a aussi décidé de prolonger jusqu'à la fin de l'année une aide financière aux PME, ainsi qu'un assouplissement de la législation sur l'insolvabilité, destiné à éviter des faillites en cascade dans une économie en récession. Ces mesures interviennent à un peu plus d'un an des prochaines élections.
« Il faut stabiliser l'économie maintenant » a estimé Olaf Scholz, ministre des Finances Allemand à la chaîne de télévision ZDF. « Grâce à notre action rapide et globale, l'Allemagne ressort de la crise en meilleure position que beaucoup d'autres pays ».
Plusieurs heures de négociation
Sept heures de discussions ont été nécessaires pour atteindre un compromis. Un débat agitait en effet ces derniers jours la coalition de la chancelière Angela Merkel au sujet du chômage partiel. Les conservateurs souhaitaient en réduire la portée pour limiter le coût financier, les sociaux-démocrates, souhaitant eux la prolongation dans des conditions similaires.
Alors que le chômage allemand a grimpé à 6,4 % (contre 5 % avant la pandémie), ce dispositif prévoit notamment la prise en charge par l'Etat de deux tiers du salaire lorsque les employeurs doivent réduire leurs heures de travail pour économiser des coûts ou à cause d'une baisse d'activité liée à l'épidémie de nouveau coronavirus. En juillet, 5,6 millions de personnes bénéficiaient de ce dispositif, contre 7 millions en mai. Des géants allemands comme Lufthansa, TUI, Volkswagen et BMW sont parmi les nombreuses entreprises à en avoir bénéficié.
Ce programme, dont s'est inspiré la France, est l'un des principaux outils utilisés par le gouvernement allemand pour soutenir la première économie européenne contre le ralentissement économique.
Mais ce dispositif a un coût. Du fait des circonstances exceptionnelles liées à la crise, Berlin a débloqué en urgence en mars 2020 des centaines de milliards d'euros pour son économie. L'Etat allemand a accusé un déficit public au premier semestre de 2020, le premier depuis huit ans. Une situation qui n'est pas près de s'améliorer - le gouvernement a aussi approuvé une rallonge budgétaire de plus de 130 milliards d'euros pour son plan de relance.
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