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Au Fort de Brégançon, l'image de Macron et Merkel au diapason

Updated: Mar 24, 2024

Après un été riche en crises internationales au cours desquelles Emmanuel Macron a voulu s'illustrer, le couple franco-allemand s'affiche soudé pour traiter les prochains dossiers. Un rencontre pour le symbole, quitte à gommer quelques différends.


Un symbole politique comme Emmanuel Macron les aime. Jeudi après-midi, le président français a reçu son homologue allemande au Fort de Brégançon , une grande première pour la chancelière. Seul son prédécesseur Helmut Kohl avait reçu le même honneur en 1985, invité par François Miterrand.

« C'est un jour pour moi très important, j'habitais encore en RDA quand Helmut Kohl est venu ici », s'est rappelée Angela Merkel, visiblement touchée.


Arrivée à 16 heures, elle a prévu d'y rester moins de cinq heures, après un échange en tête à tête, une conférence de presse et un court dîner de travail. Une rencontre expresse, au regard de l'agenda de la rencontre. Elle clôt une période estivale placée sous le signe de la diplomatie pour le président français, qui avait commencé par les négociations du plan de relance européen, à l'initiative, déjà, du couple franco-allemand.


Gommer les différends

Ressortis soudés du sommet européen « historique » de juillet, la France veut profiter de la présidence allemande du Conseil pour pousser les dossiers. Sur les sujets urgents dans un premier temps, le duo a proposé une médiation menée par l'Union européenne « en incluant la Russie » au sujet de la crise géopolitique en Biélorussie , et souhaite la mise en place d'un couvre-feu et de sanctions pour la violation de l'embargo sur les armes en Libye.


En réaction à l'actualité brûlante du cas Navalny , opposant russe brutalement plongé ce jeudi dans le coma après un possible empoisonnement, le duo s'est dit concerné, a offert ses services, sanitaires et politiques (se disant prêts à l'accueillir) et ont demandé la lumière sur l'affaire.


Sur les tensions entre la Grèce et la Turquie , la France soutien officiellement l'initiative allemande de dialogue entre les deux pays. Côté coulisses, c'est le point de désaccord le plus fort entre les deux dirigeants. Angela Merkel opte pour la diplomatie douce, quand Emmanuel Macron répond par la fermeté militaire . Une divergence compréhensible, au regard de la diaspora Turque outre-Rhin, comptant environ 3 millions de personnes. La chancelière a rendu publique cette différence de méthode lors d'une conférence de presse : « Nous avons besoin de stabilité en Méditerranée orientale, et si la France et l'Allemagne allient leurs forces, nous trouverons forcément des solutions, par la discussion et non pas par la solution militaire ».


Mille-feuille de crises

Toujours au niveau européen, la gestion de la crise sanitaire et l'accord du Brexit ont été abordés en second lieu. Enfin, des dossiers de fond ont été évoqués, comme les problématiques de flux migratoires et les objectifs du Green Deal sur le changement climatique. Angela Merkel a d'ailleurs rencontré Greta Thunberg et trois autres représentants du mouvement « Fridays for Future » jeudi matin à Berlin.

Hors Union européenne, un autre mille-feuille de crises politiques attendait le président et la chancelière. Emmanuel Macron a fermement condamné le putsch au Mali . Le contexte très volatil dans le pays a été au centre des discussions.


Les conseillers du président français ont indiqué que l'objectif, partagé par la chancelière, est de « soutenir les aspirations souveraines et démocratiques du peuple malien », et de promouvoir un retour à l'Etat de droit. L'Elysée insiste que la réponse ne sera pas une montée en puissance militaire, mais une coordination pour « parler le même langage » au Conseil de sécurité de l'ONU et avec les partenaires africains, comme la CEDEAO. Emmanuel Macron est notamment en contact avec Mahamadou Issoufou, président du Niger et Mohammed VI, roi du Maroc. Il devrait s'entretenir prochainement avec son homologue algérien.


Au sujet du Liban, le président français a fait preuve d'un engagement politique très fort, voire interventionniste. Une position soutenue par l'Allemagne, a affirmé l'Elysée, qui souligne la nécessité de redoubler d'efforts à l'échelle européenne.


Article publié dans Les Échos, en web.

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